Pourquoi être « seulement » maraicher ?
Quand je me suis installé en 2009, c’était pour être maraicher. Mais il y avait aussi des bâtiments à construire (mini-maison, grange, serre, abris…) une famille à s’occuper (même si ma femme y consacrait déjà beaucoup de temps) et beaucoup à apprendre.
Très vite mon objectif d’être « seulement » maraicher a été transformé, et ce malgré les inconvénients qu’on verra plus bas, car à mon avis les avantages étaient bien supérieurs à tous points de vue. C’est comme ça que je suis devenu paysan en poly-perma-culture.
Les avantages économiques, techniques et humains
Auto-construire est très rentable
Bien sur il faut être manuel, et savoir apprendre un tas de métiers, mais en plus ça m’a rendu beaucoup plus autonome qu’avant. Pour vous donner une idée chiffrée, j’ai dépensé environ 12 000€ pour construire ma mini-maison (100% matériaux sains et écologiques, et isolation faite par un artisan) plus l’équivalent de 6 mois de travail à temps plein. Si j’avais tout fait faire, la facture aurais dépassé les 40 000€. J’ai donc « gagné » 28 000€ en 6 mois…
Pas tous les œufs dans le même panier
C’est un diction bien connu, qui est repris en permaculture dans un principe qui dit que « chaque fonction importante doit être remplie par plusieurs éléments ». Et sur cette ferme, la production de nourriture est une fonction importante. C’est pour ça qu’en diversifiant mes activités, j’évite une catastrophe si la partie maraichage vient à s’écrouler. Aujourd’hui, en plus des légumes, je produit des fruits, du miel et (bientôt) des œufs.
Ne pas s’user, ni se lasser
Maraicher, évidemment, c’est un beau métier, mais ça peut devenir lassant, voir usant. Alors je préfère anticiper en variant les métiers dès maintenant. En plus, ça participe à diminuer les geste répétitifs, qui sont souvent à l’origine de tendinites et autres TMS (troubles musculo squelettiques).
Éviter d’être débordé
Maraicher à temps plein signifie théoriquement environ 1600H de travail par an. En pratique… bien plus de 2000H. Mais le gros problème est la saisonnalité. Ces 2000H sont très mal réparties sur l’année avec en général un gros pic d’activité au printemps et en été. Et si un maraicher ne fait « que » 2000H par an, il devra en faire presque 1500 en 6 mois. Ce qui entraîne à la fois fatigue, usure, accident mais aussi inefficacité. Car à courir après le temps on fait des erreurs et on prend du retard. On sème trop tard, on repique trop tard on plante trop tard et on récoltera donc moins. Alors qu’en étant à temps partiel sur l’année, et à condition que les autres métiers soient bien choisis, on se retrouve à la pleine saison avec un « petit » temps plein par jour, qui permet de respecter plus facilement son calendrier. Et donc d’optimiser les récoltes sur des cultures mieux suivies.
Travailler moins pour produire plus
En choisissant de diversifier mes activités, j’ai aussi choisi d’orienter mes techniques maraichères vers :
- la suppression de la mécanisation, qui permet une très forte densité de cultures, ce qui facilite aussi l’efficacité de la surveillance, la diminution des travaux de préparation du sol, et le temps passé à désherber, ainsi que la baisse des coûts (économiques et écologiques) liées à l’achat et à l’entretien de machines.
- le non-travail du sol, qui, associé à diverses couvertures du sol permet d’augmenter la fertilité du sol, diminuer le temps passé à préparer le sol, et à désherber … mais augmente considérablement le temps passé à apporter et étaler les mulchs. Heureusement, ces opérations se font surtout à l’automne. Donc à un moment ou le planning commence à s’alléger, et où la météo est souvent clémente (chez moi il pleut peu à l’automne, et les températures sont agréables).
En plus de tout ça, être à temps partiel sur le maraichage permet de travailler presque toujours en « moment opportun ». En effet, si je devais travailler 10 à 12 H par jour tout l’été, il y aurait forcément des salades plantées en plein soleil… ce qui entraine à la fois l’usure prématurée du planteur, et une reprise plus difficile pour les salades. Idem pour un sol trop mouillé pour faire ceci, ou trop sec pour faire cela. Savoir et pouvoir travailler au moment opportun est source d’efficacité du travail et de meilleur rendement. Ce qui permet donc en travaillant moins (mieux) de produire plus !
Inconvénients économiques, techniques et humains
Bien sûr, tout n’est pas rose au pays du temps partiel, et voici les principaux inconvénients que j’ai pu répertorier :
Amortissement de matériel
J’ai choisi d’investir 700€ dans un semoir JP1 et j’aurais fait le même choix si j’avais été à temps complet. Pourtant, ce même investissement devra être amorti sur une plus petite production et me coute donc plus cher pour chaque radis semé. En revanche, pour une serre il n’y a pas ce problème : ma serre de 200 m2 m’a couté (presque) 3 fois moins cher qu’une de 600 m2 que j’aurai installé si j’étais à temps complet.
Devenir multi-tâches
Et oui, être maraicher à temps partiel, ça ne veut pas dire être à mi-temps au jardin, et à mi-temps sur le canapé ! Il faut donc se spécialiser dans d’autres domaines, ce qui implique une difficulté à être « bon » dans tous les domaines choisis (sinon on perd tous les bénéfices de la poly-activité), de plus grands besoins en formations, et des activités dont les pics de travail sont décalés.
Difficultés humaines
La première question que pose un maraicher quand il en rencontre un autre est « t’es sur quelle surface ? » Alors forcément, en étant à temps partiel, et avec des cultures très densifiées, je passe pour un amateur…Alors que si on parlait en Kilo produit par m2 …
Le même problème se pose avec les fournisseurs de matériel (irrigation, filets, serre…) pour qui mes besoins ne représentent pas assez en quantité pour vraiment les intéresser.
Heureusement qu’avec un peu de bon sens et beaucoup de joie de vivre ces deux dernières difficultés sont assez faciles à surmonter 🙂 Et justement, être à temps partiel permet aussi de se garder du temps pour vivre et être heureux. Tout simplement. Prendre du temps pour soi, sa famille, ses amis et ses engagements.
Je connais peu de paysans comme moi, mais je sais qu’il y en a plein d’autres, et j’aimerais collecter ici vos témoignages. Alors s’il vous plait, laissez vos expériences personnelles ci-dessous (dans les commentaires). Je me sentirai un peu moins seul 🙂 Et si vous n’êtes pas (encore) en mesure de témoigner, alors partagez cet article avec vos connaissances et amis, et sur les réseaux sociaux. Merci 😉
Jérôme BOISNEAU
Bonjour Jérôme,
Merci beaucoup pour ce partage. Ce sera justement l’objet de mon intervention à l’occasion du SIVAL (cf. http://www.sival-angers.com/visiter/forum-sival/forum-sival-jeudi/entry-51366-du-metier-de-maraicher-a-celui-de-paysan-nourricier.html).
Au plaisir d’échanger sur ce sujet.
Bien amicalement,
Jérôme
De rien, et avec plaisir 🙂
Hésite pas à me contacter par mail pour échanger sur le sujet. Et bonne intervention au Sival !
Et si je passe vers chez toi, je peux visiter ?
A+
Jérôme
Bonjour Jérome,
je ne sais pas si ma femme et moi sommes dans ta lignée, mais je crois que nous envisageons un peu l’avenir de la même façon.
Nous ne nous sommes pas axé sur le maraîchage, notre surface exploitable étant petite (27 ares). Nous avons dès le départ fait le choix de la densité et d’une très grande variété de plantations.
Nous avons opté pour les aromatiques, les petits fruits, puis sont venus les légumes, et enfin les arbres fruitiers.
Aujourd’hui, sur nos 27 ares, nous avons pas loin de 120 arbres fruitiers (jeunes pour l’instant), une bonne cinquantaine de plantes aromatiques (souvent pérennes), d’innombrables pieds de framboises, groseilles, 14 espèces différentes de fraises (dont des anciennes).
Nous avons fait le pari du temps long, car nous voulons des arbres sur ce terrain, des arbres de plein vent.
Nous avons commencé réellement l’aménagement fin 2010 (le terrain a « reposé pendant 4 ans avec mulch tous les ans) par une petite surface, puis nous avons agrandi. Depuis fin 2014, les arbres fruitiers sont plantés, et ils ont résisté à 2 étés très très secs.
Cette année, le changement vient surtout du nombre de zones à cultiver que nous avons préparé, jamais nous n’avons autant passé de temps sur une année pour cette mise en place. Ceci n’était pas encore possible car le sol n’était pas prêt. Depuis la fin d’année dernière, les champignons sont revenus (grâce à un peu de BRF) et se sont progressivement étendus. Et cette année, enfin, nous avons les traces en surface de l’activité des vers de terre. Il aura fallu 10 ans (ce qui nous fait un point commun sur le temps de mise en place).
Je vais continuer à te suivre car ton expérience « ruche » (sur l’autre blog) nous intéresse fortement.
Bonne année 2017 et bonne continuation pour cette année nouvelle.
Merci Christophe, et bravo pour votre installation.
Pour les ruches, c’est une autre aventure, mais très passionnante aussi.
A bientôt,
Jérôme
Salut,
Même expérience démarrée la même année. Même choix de diversification avec l’élevage en plus. Actuellement toujours à temps partiel sur le maraichage privé mais je l’enseigne à temps plein.
Super, t’es prof de maraichage ? Où ça ?
Jérôme
Salut Jérôme, je réponds à la place de Michaël puisqu’il est mon associé – maraicher. Il enseigne à l’école d’horticulture IPEA La Reid en Province de Liège. Il est également le « boss » de la parcelle maraichère de notre ferme biologique et il anime les travaux pratiques à l’école de permaculture de notre lieu. Voici le lien vers quelques photos du site: http://www.ecolepermaculture.net/blank-qkcza
Belle continuation à toi 🙂
Jean-Cédric
Salut Jean-Cédric, et merci pour ta réponse.
Bravo aussi pour ce que vous faites chez vous, et si jamais vous descendez dans le sud-ouest, vous êtes invités pour une petite visite 🙂
Jérôme BOISNEAU
Salut Jérôme,
Pour nous, c’est un peu la même. Nous sommes dans les Hautes-Alpes. A la base apiculteurs, nous avons diversifié notre ferme avec des poules pondeuses et du maraîchage. Plus la maison à remettre en état et deux enfants et les aléas de la vie…beh oui c’est pas facile mais tellement passionnant! Nous avons environ 200 poules en moyenne et pour le maraichage, nous sommes riquiquis! Je dirai 2000m2… Aussi basé sur l’agroecologie, le travail à la main, nous sommes en train de finir notre serre bioclimatique! Pour nous la difficulté est de tout gérer de front et d’apprendre sur le tas, même l’apiculture nous avons modifié toute notre façon de voir les choses et donc le travail!
Bon courage à vous pour la saison à venir!
Clémentine et Jonathan
Merci Clémentine et Jonathan pour votre témoignage. Pour l’apiculture, j’ai réuni 10 témoignages très différents sur ce blog :
http://www.MaPremiereRuche.com
Et je cherche la meilleure façon de conduire mes ruches pour qu’elles soient le plus « autonomes » possible (et que je ne m’en occupe que peu entre avril et Septembre) tout en produisant assez de miel pour que j’en récolte un peu 🙂
Bonne saison à vous aussi,
Jérôme
Bonjour Jérôme,
quel plaisir de te lire! avec mon compagnon nous sommes aussi maraîcher (sur un hectare). nous pensons aussi qu’il serait bon de se diversifier car comme tu le dit si bien, à temps complet on se retrouve toujours à semer trop tard ou trop tôt et à être finalement débordé! nous pensons donc réduire l’activité maraîchage et faire en plus des fruitiers, des poules pondeuses et une pension pour chevaux. je pense qu’il faut tout de même faire attention en se diversifier ( voir si toutes les activités sont compatibles et si on a le temps pour tout) mais une fois l’équilibre trouvé, je me dis que maraîcher a temps partiel ça doit être beaucoup plus sympa! en tout cas, il me tarde de pouvoir prendre plus de temps à prendre soin de mes plantes et de ne plus courir partout et avoir l’impression d’être en retard en permanence!
Bonne continuation à toi!
Oui, le plus difficile est de se trouver des activités qu’on aime, et avec des pic de travail compatibles.
Bonne diversification à vous, et merci pour ce retour
Jérôme
Bonjour jérome ,félicitation pour ton projet ,je m’installe en auvergne en permaculture sur 4 ha avec un demi hectare de maraichage pour le moment ,un mandala de pam et un jardin foret cette année , je trouve chouette ton chalet ,moins de 20m2 au sol ? ou tu a demander un permis ?
Bonne continuation
Salut Tony, le chalet fait 16m² intérieur. Ça semble petit, mais bien aménagé c’est très agréable à vivre.
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour Jérôme,
J’aurais aimé savoir où est-ce que tu as acheté ta serre ? Et à combien est-elle revenue ?
Je l’ai achetée d’occasion il y a dejà 8 ans… Il faut compter environ 6 euros par m² au sol pour la structure (souvent à démonter, transporter puis remonter) plus les portes. Et enfin, ajouter encore 1 euro pour la bâche. Tu peux aller sur agriaffaires pour y voir des petites annonces.
Bonne recherche,
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Merci pour ta réponse rapide !
Salur Jérôme,
j’ai découvert tes projets sur Youtube, ta production permaraichère est plus que crédible, ta petite habitation est géniale et j’adhère complètement à ta conception du mode de vie…
Je te souhaite de perdurer le mieux possible et merci pour ton témoignage il est enthousiasmant, motivant et inspirant…
Amicalement
Gautier
Bonjour, merci pour ces articles. J ai une petite ferme en polyculture élevage crée en 2000. Le maraîchage concerne en rotation prés de 1 ha et quelques serres pour des aromates, tomates poivrons aubergines vignes… les cultures plein champs principales sont : cucurbitacées ( environ 20 variétés) poireau, pomme de terre. Je souhaiterai travailler davantage en permaculture, seulement pour ces 2 dernières cultures le binages mécanique me parait difficile a éviter et parfois un travail du sol pour enfouir les matières organiques ( fumier de bovins plus ou moins composté) avec une terre argilo limoneuse et un sol profond. merci pour vos conseils et partage d expérience. Louis » les jardins de Toucanne »
Bonjour Louis,
Pour les poireaux, je plante à travers le paillage déjà en place, avec un outils manuel « fait maison ». La plantation est assez longue, mais ensuite il n’y a qu’à arroser (s’il ne pleut pas) puis récolter. Pas de buttage ni désherbage. Et j’ai des futs de 25 à 30 cm de long.
Pour les pomme de terre, c’est plutôt l’inverse. Je pose les pdt avant de pailler en couche épaisse par dessus. Si tu es mécaniser, tu peux dérouler directement une balle de paille sur tes plants. Pas besoin de butter non plus si la couche de paille est assez épaisse. Je ne peux que t’encourager à faire des essais sur petites surfaces, puis à trouver des idées pour mécaniser.
Bonne journée
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour,
Pour les pommes de terre, j’avais essayé mais elle avaient du mal à passer à travers le paillage. Les vôtres poussent bien?
Jean
Oui, les pommes de terre poussent bien. Plus de détails ici : https://youtu.be/a6NoTEvlOWE
Merci
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour Jérôme et bravo.
– Être à mi-temps cela veut dire que tu travailles comme permaraicher le printemps et l’été et exerces une autre activité en automne et hiver?
– Comment et auprès de qui fais tu tes ventes?
Merci
Christine
Bonjour Christine,
Depuis mon instalation, le mi-temps c’est environ : 1/4 temps sur le maraichage, 1/4 temps sur le reste de la ferme (verger, entretien, lecture et suivi de formations sur pleins de sujets), et 1/2 temps sur les batiments (maison, grange, aménagement divers).
Depuis que la partie « batiment » est presque finie, j’ai gardé le 1/4 temps maraichage (tout en augmentant la production) et le 1/4 temps « reste de la ferme ». Le mi-temps dégagé me permet d’être plus présent à la maison, dans des assos, de tenir ce blog et de créer des formations pour transmettre, tout en complétant et diversifiant mes sources de revenus 🙂
Quant aux ventes, elles se font sur place, sous forme de paniers
Merci beaucoup pour cette réponse précise. A bientôt pour une formation. Bon we
Christine
salut!
heureuse de te lire, ici c’est en projet, mais la demarche et l’envie de diversification est la meme : il nous faut trouver un terrain, en attendant, on va commencer a autoconstruire une tiny house minimaliste, comme ça on pourra s’installer rapidement une fois le terrain trouvé (et ça dependra aussi de l’ouverture d’esprit du maire par rapport a notre projet). donc habitat alternatif leger, maraichage en permaculture et toute une variété d’autres activités ferme pedagogique, mediation animale, ateliers parentalité, communication, accueil type camping alternatif en yourte, accueil de stages, de conferences… je suis educ et animatrice, lui est ancien informaticien et formateur specialisé en communication et en parentalité positive. on est auto formés en marachage (ma grand mere etait maraichere)
bref, tout ça en dordogne, avec tres peu de moyens mais beaucoup d’envie et de debrouillardise
Bravo pour ce projet ! Je vois qu’il y a pleins d’idées. C’est génial.
La dordogne n’est pas « très » loin. Si vous passez par là, vous êtes les bienvenus 🙂
à bientôt,
Jérôme BOISNEAU
Bonjour,
Je suis un collégien qui doit faire une sorte d’exposé sur le métier de maraîchers.
Pouvez-vous me dire quels sont les inconvénients et avantages de ce métier.
Merci d’avance
Nolan.
Bonjour
J’aurais aimé m’installer dans le maraîchage en petite structure et autre (gîtes…) , mais à 52 ans en démarrant de zéro il est très difficile d’obtenir des aides financières ☹️
Bonjour Jérôme,
Merci pour ton article, très intéressant.
Moi et ma compagne sommes maraîchers en Bretagne.
Ton article nous parle, car nous travaillons de la même manière.
Notre terrain fait 6000 m2, mais en réalité nos planches de culture permanente ne font en tout que +- 3000 m2. Nous ne travaillons qu’à la main et nous vendons nos productions sur notre terrain et dans les marchés.
Nous avons commencé en mai 2018, donc pour l’instant il nous est encore difficile de bien gérer notre temps, mais effectivement il est important de prendre soin de sois.
Voici l’adresse de notre site si cela t’intéresse avec une présentation de nos outils manuelles: http://www.aronde.org/nos-outils-manuels
Bonne continuation à toi 😉
Pat & Méli
Les Maraîchers de l’aronde
Bonjour Pat et Méli, et bravo.
Prenez bien soin de vous, et attention aux 2-3 premières années. Ce sont les plus dures car on cumul les investissements (financier et travail) et l’apprentissage du métier.
Bon courage,
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour,
Bravo à toi pour tout ce que tu as réalisé depuis ton installation!
Ma compagne et moi sommes installés depuis 2018 dans les Hautes-Pyrénées pas loin de chez toi. Nous cultivons environ 2500 m² tout à la main et élevons des poules pondeuses.
En effet le travail de maraicher prend énormément de temps surtout lorsque tout est à mettre en place! L’élevage demande beaucoup moins de temps cependant il faut être attentif et présent tous les jours.
Merci à toi pour tes retours d’expériences 🙂 il me tarde de dégager du temps le faire aussi et aider de nouveaux permaraicher à s’installer. Il en est de l’intérêt de tous.
Amicalement,
Jonathan
PS: Vous pouvez nous suivre sur @lafermedadele.fr
Bonjour, et merci pour votre article qui me fait chaud au cœur, en particulier parce que vous dites qu’il est possible d’avoir du temps pour soi en étant « polypermaculturel ». Je me pose la question d’un changement profond de vie, je suis prête à renoncer à mon salaire actuel, à mettre de l’ardeur et de la sueur dans mon travail, mais pour une meilleure qualité de vie ! Et avoir des petits moments pour autre chose, le tout en harmonie, me paraît essentiel.
Merci,
je ne pense pas que ma vie soit plus facile qu’avant, mais elle a beaucoup plus de sens, et me rends de fait plus heureux 🙂
Bon courage, car il en faut tout de même pour affronter les changements,
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour, quel statut et type d’entreprise avez-vous choisi?
Bonjour,
je suis en nom propre, mais des statuts il en existe plein (sociaux, fiscaux, TVA, etc) et je ne serais pas de bon conseils sur ce point là je crois. Mieux vaut vous rapprocher de la chambre d’agriculture ou d’une ADEAR de votre département pour y voir plus clair et vous aider dans le choix.
Cordialement,
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Merci. J’entendais par statut au niveau de la MSA
Quels sont le CA et le revenu annuels dégagés de l’exploitation ?
Bonjour Fanch,
parce que la réponse ne peut pas se résumer en 2 chiffres, je prends le temps d’expliquer tout ça dans la conférence qui est là : https://youtu.be/3ZvUYWNDgVo
Jérôme BOISNEAU / Perma-raicher
Bonjour Jérôme
Justement je suis entrain de lire et de lire plein de compte rendu de fermé que m’a donné la msv Normandie. Et je me suis demandé si vous étiez pas un extraterrestre dans le milieu. La plupart des fermes présentées cultivent 1 hectar voir plus. Avec « seulement » 4€ de rendement au m2, et plein de machine tracteur, ependeur, remorque, fourgon etc au final je me rends compte qu’il ne se sorte même pas 1000€ pour 30h l’hiver et 60h l’été. J’ai dit à ma femme soit Jérôme est fou soit les autres se trompent…
Je voudrais m’installer d’ici 2 ans et je voudrais plus ressemblait à votre mode de fonctionnement.
A bientôt
Peut-être un peu fou, mais surtout inspirés techniquement par d’autres modèles (Philippe Desbrosses en France, mais aussi John Jeavons et Eliott Coleman) qui privilégient la densification avec grands soins aux cultures. Mais attention, même si le CA/m2 cultivé peut être élevé, on ne devient quand même pas millionnaire 🙂 … et tant mieux ! Mais on mange de bons légumes et autres produits de la ferme
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour,
Votre témoignage est vraiment intéressant car j’aspire également à être maraîcher à temps partiel car j’ai actuellement un autre boulot qui me plaît et que je souhaite conserver. Du coup, je me demandais sur combien de surface vous produisez en etant à 50%? Je comprends très bien ce que vous dites par rapport à la surface de production car je ne touche également pas à mon sol et je ne travaille qu avec un mulch de composts variés. Savez-vous si l’on peut obtenir le label AB en ayant qu’une centaine de metres carres de production? Cordialement.
Bonjour Julien,
pour la surface, il y a environ 700m2 de jardin, et pour le label, je ne pense pas qu’il y ait de surface minimum dans le cahier des charges. Dans le doute, vous pouvez soit lire le cahier des charges (un peu long à lire …) ou demander à l’un des organismes certificateur (comme écocert, mais il y en a d’autres).
Tenez moi au courant 🙂
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour Jerome, tres interessantes tes videos de buttes,merci beaucoup de partager tout ca
Nous sommes artisans et souhaiterions nous installer dans le gers : achat de maison avec dependances pour y installer nos ateliers (secteur de la decoration) mais nous voulons aussi accorder du temps a un grand potager en permaculture et diversifier notre quotidien et retrouver du bien etre a la campagne
Aussi creer chambres d hotes et gites dans la foulee..
Quelles pourraient etre les aides pour ce genre de projet , vers qui s adresser ? Autant l artisanat est notre domaine autant le monde agricole on connait pas et des temoignages nous seraient d une grande aide
Merci encore pour tant de volonte et de belles perspectives
Annick
Bravo à tout les Maraîchers et tout les cultivateurs , j’aime bien ça , et ça me fait plaisir de lire des textes comme ça .
Envoyé moi des mail des fois pour être dans le coup , car j’espère très rapidement devenir votre collègue . Je suis né dans la Vendée , d’origine Serbe et j’ai travaillé beaucoup avec mon grand père sur 7 hectares de terrain, on avais un peut de tout , et mon grand père étais un grand même très grand connaisseur de ce métier , d’où mon amour ver vos textes , bravo a vous tousse . Écrivez moi si vous avez un peut de temps .
zlatko.djeric@gmail.com
Bonjour,
Nous avons le même projet (permaculture et gîte) en Dordogne. Nous avons acheté une ancienne ferme, et l’aventure commencera en Juin 2021, avec la démission de mon job actuel. Avez-vous des conseils pour
Bonjour Christophe,
il semblerait qu’il manque la fin de votre commentaire. Juin 2021 c’est bientôt, et je vous réponds tardivement, mais n’hésitez pas a compléter votre question pour que je puisse vous aider si je le peux.
Cordialement,
Jérôme BOISNEAU
Bonjour Jérôme.
Tout d’abord bravo pour l’ensemble des articles que vous avez écrits à ce jour (vidéo et blog). Très inspirants et toujours plein d’empathie et de bonne humeur.
Je cherche actuellement un lieu pour démarrer une activité maraichère (basée sur le modèle fortier) et y installer ma petite famille.
Je n’ai pas encore statué sur le dilemne vieux bati a renover et terres agricoles (plus facile a trouver) ou nouvelle construction avec terres attenantes.
En revanche, je me pose la question de l’organisation de deux mi temps (construction et mise en place maraichage). Est ce véritablement faisable en avançant les chantiers en parallèle (donc de facto, plus lentement) ? avez vous des conseils mentaux pour y parvenir ? 🙂
Bonne continuation.
Bonjour et merci Fabien,
Oui, c’est faisable de faire les 2 de front, mais c’est pas facile. Il faut bien souvent apprendre 2 nouveaux métiers (maraicher et « batisseur ») tout en jonglant, économiquement, entre 2 investissements (Maraichage et Habitat). Si en plus vous ajoutez d’autres difficultés comme
– arriver dans une nouvelle région (donc pas de connaissances des filières / pas d’amis pour d’éventuelles coups de mains…),
– fonder une famille,
– avoir un corps qui n’est pas habitué au efforts physiques,
ça deviendra encore plus difficile…
Pensez à bien vous entourer pour augmenter les chances de réussites, à bien préparer votre projet à l’avance, à ne pas vouloir aller trop vite ni à être trop exigeant avec vous-même…
Et pour réussir à bien gérer les 2 mi-temps, il faut bien s’organiser (planifier, liste de taches, de contacts, prendre des notes et séparer les moments « jardin » des moments « construction »)
Bonne installation,
Jérôme BOISNEAU / Permaraicher
Bonjour Jérôme,
Je découvre ton blog à travers un article que tu as posté sur le site https://www.permaculturedesign.fr/
Ce dont tu parles résonne énormément en moi et m’inspire car je cherche à m’installer en maraîcher permaculteur tout en continuant d’autres activités à côtés.
Je suis en reconversion professionnelle et lors des 2 dernières années, j’ai régulièrement aidé différents maraichers en bio pour me former et prendre la mesure du métier qui m’intéressait. Des outils très mécanisés et difficiles d’entretien, des journées de travail interminables, des galères qui s’enchainent, du retard dans les semis, les plantations, les récoltes… sur des surfaces très (trop) grandes pour une seule personne, etc…
La pensée qui me venait à chaque fois était : « C’est vraiment un métier cool et je veux le faire, mais pas comme ça… »
Je voulais aussi conserver d’autres activités et du temps pour ma famille aussi. Je suis conscient qu’il faudra jongler avec tout ça et accepter que cela prenne du temps pour s’équilibrer.
Je n’avais pas encore trouvé de retour d’expérience de quelqu’un qui s’était déjà lancé dans cette démarche de poly activités. Alors merci à toi de partager ton vécu, cela m’inspire énormément pour me lancer. J’espère pouvoir bientôt échanger avec toi et/ou d’autres personnes qui seraient dans une démarche similaire.
Belle journée à toi !
Merci pour ce retour, ça fait plaisir 🙂
N’hésites pas à me contacter (je t’ai envoyé un mail)
A bientôt,
Jérôme